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Des affiches en bibliothèque : quelques remarques de bon sens

02/02/2010

Aujourd’hui je parle communication et affichage, et mets mes idées au propre, pour y voir plus clair et parce que ça ne fait pas de mal de prendre du recul de temps en temps.

Bien. Qu’observons-nous dans beaucoup de bibliothèques universitaires (non, pas la vôtre, bien sûr) ?

  • un joyeux mélange d’affiches, les unes fournies par le service culturel de l’Université, les autres par les associations étudiantes, les dernières par le SCD lui-même,
  • des panneaux d’affichage de divers formats, certains sur pied, d’autres muraux,
  • pour ce qui est des seules affiches « bibliothéconomiques », une curieuse juxtaposition d’informations factuelles (horaires d’ouverture, règlement intérieur, …), de supports publicitaires fournis par les éditeurs de ressources en ligne, etc.

cc licensed flickr photo shared by Locace

Et étrangement, malgré les x affiches annonçant la période de fermeture hivernale, qu’avez-vous comme moi entendu toute la fin décembre ? « Vous êtes ouvert le 23 décembre ? » (oui, nous l’étions, bande de mauvaises langues). Signe que notre communication manque un peu sa cible, manifestement … Plusieurs raisons possibles à cela (liste non exhaustive).

L’information produite par la bibliothèque n’est pas clairement identifiée

Elle est « concurrencée » par les messages d’autre provenance. Il faut se rendre à l’évidence : l’affiche colorée et graphique annonçant la prochaine beuverie étudiante saute au visage, tandis que notre pauvre feuille A4 collée juste à côté passe totalement inaperçue. D’où l’importance, à mes yeux, de bien séparer physiquement les types d’affichage : tels panneaux et tels lieux réservés à la communication de la bibliothèque, tels autres à celle des services et associations.

On m’objectera que les affiches festives, qui attirent l’oeil, peuvent au contraire être placées sur le même panneau que nos messages, dans l’espoir que ces derniers bénéficieront de la même attention. Mouais, j’ai un doute quand même. Sauf à ce que le support de la bibliothèque soit 1. vecteur d’une information de type événementiel, 2. visuellement à la hauteur des affiches dont il est entouré (et là, c’est pas gagné).

Les panneaux d’affichage ne sont pas placés en des lieux stratégiques

Bien souvent, le panneau est à sa place depuis plus longtemps que vous en poste. Or il est possible que depuis l’ouverture de la bibliothèque, la configuration des lieux ait évolué. Ainsi de cet immense panneau en liège, là, fixé dans le dos des étudiants : ne serait-il pas judicieux de prendre quelques minutes pour s’interroger sur l’impact des affiches qui y sont accrochées ? Allez, une perceuse, et hop on le déplace, tenez, là par exemple, au-dessus des postes de consultation du catalogue* (ou ailleurs, hein, à vous de voir quel est l’endroit le plus pertinent chez vous).

La communication de la bibliothèque est indifférenciée

Il y a pourtant plusieurs types d’information ; j’en dénombre au moins trois :

  • le factuel (horaires d’ouverture, règlement),
  • l’événementiel (annonces de formations, d’animations),
  • le promotionnel (l’information relative aux services, aux ressources électroniques, cette dernière étant double : les messages produits par les fournisseurs d’une part, ceux produits par la bibliothèque d’autre part).

Si visuellement tout se ressemble, alors rien ne se voit. Pourquoi ne pas définir une feuille de style par niveau d’information ? J’imagine assez bien des affiches relativement austères pour le premier type d’information, et un graphisme plus travaillé pour les autres (et de la couleur, mais cela va de soi). Peut-être peut-on également réfléchir aux emplacements les plus appropriés au type d’information diffusée. Lors d’une conversation à ce sujet, Lully me proposait les associations suivantes (je cite) :

la machine à café et la porte d’entrée pour l’événementiel, les postes publics pour le promotionnel, les murs pour l’institutionnel (information que le lecteur ne consultera que s’il la cherche, de toute façon).

Bon évidemment ça suppose d’avoir une machine à café.

Reste un dernier point : la plupart des affiches sont posées … et c’est tout

Elles seront décrochées lorsqu’elles seront jaunies par le temps ou que l’abonnement à la base de données aura été résilié (si on y pense). Si bien qu’elles font réellement partie du décor pour l’usager, et donc ne sont plus vues. Mais ça, j’aurai l’occasion d’y revenir, puisque la prochaine fois, amis de la mercatique, il sera question de campagnes publicitaires.


* Ce billet est dédicacé à ovin ravi, à laquelle il devrait évoquer quelques souvenirs – pour les autres : oui, c’est un nom de code 😉 .

14 commentaires
  1. 02/02/2010 08:50

    Je précise que, si je ne renie pas ce que j’ai dit et que l’on voit cité dans ce billet, mes suggestions ne sont pas le fruit d’une longue maturation portant à délivrer à son terme des perles de sagesse : c’était juste comme ça, dans l’emballement de la discussion…

  2. Isabelle permalink
    02/02/2010 13:24

    Pourquoi ne pas remplacer un certain nombre d’affiches par des panneaux d’affichage électronique ou des écrans?

  3. 02/02/2010 16:18

    Effectivement, nous avons mis en place des écrans permettant de diffuser des messages, des images, des videos, des url, des fils RSS… et ça simplifie considérablement le problème.

    cf http://houpier.blog.uhp-nancy.fr/?s=neoscreen&x=0&y=0

  4. eso62 permalink
    02/02/2010 17:10

    alors là, le « ovin ravi »….. respect ! Maxime peut se rhabiller !

    Histoire de faire un semblant de commentaire constructif :
    est-ce une bonne idée de mettre la comm’ BU dans la BU ?
    Après tout, tout le monde vient afficher chez nous, pourquoi pas inverser les rôles ?
    Du coup peut-être que les moins habitués des lieux y prêteront plus d’attention que nos chers clients journaliers …….
    J’avais bien aimé aussi l’idée de sets de tables distribués dans les RU. Bon OK les annonceurs sont des « privés » et du coup ont plus de moyen mais bon….

  5. Stéphanie permalink
    02/02/2010 21:39

    Oui, des écrans à la place des affiches traditionnelles, très bien. Je me dis aussi que tout ça suppose quand même d’avoir une certaine actualité à mettre en valeur.
    @eso62 : effectivement, sortir la comm de la BU, très bon principe … A creuser 🙂

  6. Isabelle permalink
    03/02/2010 09:06

    @Stéphanie : L’écran peut aussi être utilisé pour une information sur les horaires, les droits de prêts et pas uniquement pour les actualités. Cela peut aussi facilement permettre un coup de projecteur sur un fonds spécifique, une fonctionnalité du catalogue etc.

  7. Moutonjoyeux permalink
    03/02/2010 09:35

    Je ne peux que souscrire à toutes ces idées lumineuses.

    Afficher au RU? je retiens l’idée d’Eso62, il est plein de ressources cet homme là….

    Tiens, ça me fait penser qu’il faudrait faire un peu de ménage dans les affiches….

    PS: Toute ressemblance avec un pseudo existant est purement fortuite 😉

  8. 03/02/2010 13:52

    @Jean-Charles : et que faites-vous des affiches promotionnelles envoyées par les diffuseurs de portails et autres outils (Web of Science, etc.) ?

  9. 03/02/2010 14:26

    @Stéphanie L’actualité est composée des nouvelles acquisitions (1 sélection mensuelle de nouveautés par les acquéreurs), des nouveaux services, des formations, des nouveaux produits en ligne, des nouveaux sites web intéressant la doc et le domaine de la santé…
    @Lully Nous passons également de la comm’ des étudiants en médecine et comme pour les affiches promotionnelles, on numérise et on affiche sur les écrans. C’est vraiment l’endroit privilégié où l’on peut faire passer un message qui soit typiquement lié à notre activité et qui ne se retrouve pas noyé dans une information universitaire.

  10. Marie_L_ permalink
    11/02/2010 18:52

    A la BU Robert de Sorbon de Reims, une télévision était située au-dessus du poste accueil-retour (conditions de prêt et horaires) : efficacité maximale par rapport aux autres supports. Donc oui à une communication type « panneau lumineux ». Néanmoins, cette com’ efficace n’a jamais empêché les lecteurs de demander les mêmes renseignements aux bibliothécaires assis juste en-dessous de la télé. Car (et c’est sans doute un point à rajouter à ton billet) les gens aiment s’adresser aux gens, fussent-ils bibliothécaires.
    Même si tu passes devant l’affiche, tu sais que l’affiche existe, mais tu préfèreras demander le renseignement à une vraie personne car :
    – c’est plus rapide,
    – ça mobilise moins d’énergie que de lire et analyser une info écrite,
    – tu testes la capacité du bibliothécaire à répondre à une question simple et à t’inciter à lui reposer plus tard de « vraies » questions (=variante de « où sont les WC ? »),
    – tu rentres en interaction avec autrui.
    De toute façon tu reposeras la question dans 2 jours ou 3 mois car c’est une sorte de question-réflexe.
    (Bien évidemment, cette précision ne doit pas supprimer la réflexion sur une clarification de l’info ou sur la pertinence d’autres lieux d’affichage !)

  11. Stéphanie permalink
    11/02/2010 19:00

    @Marie : Certes, l’affichage n’empêche pas l’usager de poser des questions, heureusement … Mais il peut (doit) véhiculer des informations dont le lecteur n’a même pas idée, et sur lesquelles il ne poserait donc aucune question spontanément.

  12. 12/02/2010 21:28

    @Marie : Pardon d’arriver dans la conversation, j’ai besoin de revenir sur un point de détail. Depuis hier j’essaie de comprendre pourquoi ta parenthèse « (et c’est sans doute un point à rajouter à ton billet) » me fait tiquer.
    Je pense enfin avoir compris pourquoi : si je lis correctement ta phrase (mais reprends-moi, dans le cas contraire), c’est une invitation à modifier le contenu du billet ci-dessus en tenant compte de certaines remarques.
    Je crois que, en ce qui me concerne, il ne m’est jamais arrivé de modifier un billet publié, sauf dans deux types de situations précises (avec ces mentions <update> que vous pouvez voir de temps en temps) :
    1. un commentaire (ou un autre canal d’infomation) vient me prouver le contraire de ce que je croyais pouvoir affirmer (exemple ancien).
    2. je reçois un complément d’info sur une assertion de ma part, assertion conçue d’emblée, implicitement ou explicitement, comme imparfaite ou incomplète (exemple récent).

    Mais que se passe-t-il si, suite à des commentaires sous un billet, mon opinion évolue ?
    Cela apparaît tout simplement en tant que commentaire. Je crois que c’est « ainsi que cela se passe sur tous les blogs : d’une manière ou d’une autre, les commentaires appartiennent au même document que le billet auquel il se rattache.
    Cela signifie que, lorque la discussion s’arrête sous un billet (le plus souvent au bout d’une semaine), c’est l’ensemble billet + commentaires qui fait sens.
    Voilà pourquoi l’idée même de reprendre un billet en tenant compte des avis dans les commentaires (« avis », et non informations), me semble spontanément singulière.
    « Spontanément », mais j’ai mis du temps à le comprendre.
    Merci de m’en, avoir donné l’occasion.

    Du coup, je me pose une autre question : si tu as fait cette suggestion à Stéphanie, n’est-ce pas le geste compulsif et instinctif du chef de section ? 😉

    Il ne me reste plus qu’à m’excuser auprès de Stéphanie pour avoir parasité si longuement un de ses billets (car, en dépit de ce qu’elle croit ou prétend, sur ses billets c’est elle qui reçoit :-)!).

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