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FRBR et Colodus : interférences

03/12/2013

Logo ColodusColodus est cette toute nouvelle application Abes permettant de localiser des exemplaires dans le Sudoc dans une interface web qui permet de se dispenser de formats Marc : on accède aux données d’exemplaires et c’est tout.

Créer un exemplaire – copie d’écran Aide Abes

Du coup, chaque SCD peut repenser son organisation interne dans le circuit du document : auparavant, ouvrir un accès à WinIBW impliquait une formation relativement lourde, la compréhension d’une certaine logique, la présentation de ce qu’était un format de catalogage (même pour ne toucher qu’aux données d’exemplaire), la question du nombre de licences installées (et leur coût), etc.

Sauf que…

Sauf que je viens un peu aux nouvelles pour savoir comment ça se passe par chez vous.

Parce qu’à Nice, les catalogueurs ont relevé que, de toute façon, il fallait presque tout le temps corriger les notices bibliographiques en même temps qu’on s’exemplarisait, pour cause de consignes FRBR (et qu’en plus, par chez nous, on a  automatisé la sévérité et la vigilance)

Photo Lisaclarke – FlickR – CC-BY-ND

Du coup, pour les acquisitions courantes, un circuit ne permettant de toucher qu’aux données d’exemplaires est inenvisageable, si une trop grande proportion d’exemplarisations courantes nécessitent une intervention sur les notices. Donc Colodus est inadapté — sauf pour des dossiers spécifiques : transferts de collections, récolements et désherbages, états de collections des périodiques, etc. Mais pas pour les acquisitions courantes.

En tout cas pas pour l’instant.

18 commentaires
  1. 03/12/2013 09:46

    Donc Colodus remplit tout à fait la fonction pour laquelle il a été conçu = faciliter le travail des CR en permettant aux bibliothèques de signaler elles-mêmes leurs états de collection dans le Sudoc-PS.
    L’accès en a été élargi à l’ensemble des établissements, mais je suis d’accord, ce n’est pas dans ce cadre qu’il va être le plus utile.
    En tout cas pour l’instant. 🙂

  2. Sylvain Machefert (Symac) permalink
    03/12/2013 22:22

    Sinon moi j’ai entendu dire que confier la localisation aux catalogueurs n’était pas la panacée parce qu’il y avait aussi pas mal de gens qui même avec les formations « UnimarcSIGBWinibWRAMEAU » ne faisaient pas les corrections de base dans la notice quand ils se contentaient de se localiser …

    Quant aux questions de liage des notices (puisque c’est le Graal qui est évoqué le plus régulièrement par les catalogueurs à qui je parle de colodus), il me semble que l’ABES a travaillé sur un projet de liage (c’est moche ce mot) automatique qui a un taux d’erreur de 2% ( cf rapport final SudocAd : http://www.abes.fr/Sudoc/Focus-sur-les-etudes-et-projets/SudocAD ), est-ce que ça ne vaudrait pas le coup d’essayer d’intégrer tout cela plutôt que d’empêcher de faire réaliser l’opération de base qu’est la localisation par des non-catalogueurs ?

    Il y a sûrement des choses où le contrôle manuel est nécessaire, mais pour celles-ci il me semble plus intéressant de passer par la méthode niçoise et de les gérer à part, au fil de l’eau ( https://bibliotheques.wordpress.com/2013/03/05/integrer-les-nouvelles-consignes-frbr-du-sudoc-dans-le-quotidien-du-catalogage/ ). Et surtout de les automatiser autant que possible du côté de l’ABES quand c’est possible.

    Je vois bien la faiblesse de mon argumentaire : quand on exemplarise on a le livre en main et c’est plus facile de corriger la notice bib, j’en conviens … Mais je crois vraiment qu’il y a un truc à faire avec Colodus, j’y réfléchis encore, on n’a rien fait de notre côté (ce qui me permet de parler en toute innocence :))

  3. 04/12/2013 14:06

    (paraît que la question du catalogage aujourd’hui soulève des réactions épidermiques…)

    « Sinon moi j’ai entendu dire que confier la localisation aux catalogueurs n’était pas la panacée parce qu’il y avait aussi pas mal de gens qui même avec les formations « UnimarcSIGBWinibWRAMEAU » ne faisaient pas les corrections de base dans la notice quand ils se contentaient de se localiser … »

    C’est parce qu’ils ont raté les formations ISBD-normes AFNOR préalables.

    Plus sérieusement, c’est vrai. Parce que cohabitent aujourd’hui les catalogueurs qui écoutent le message « le catalogage est une perte de temps » et ceux qui écoutent le message « la qualité des données est primordiale ». Les seconds passant donc leur temps à corriger ce que les premiers ont bâclé. Alors que si le premier faisait bien le boulot…
    On nous demande aujourd’hui de choisir entre nos responsables hiérarchiques (« passez moins de temps sur le catalogage, faites-en le minimum sur la notice ») et nos responsables techniques (ABES) (« soyez extrêmement rigoureux dans votre travail »). Ouf, il y a encore des établissements où être catalogueur n’est pas une honte, et où on fait confiance aux experts techniques de l’ABES.
    Et au passage on s’en prend plein la tête parce que le catalogueur est grosso modo une vieille à chignon qui refuse de lâcher sa norme AFNOR et son ISBD, c’est bien connu. Et c’est de la faute du B si aujourd’hui l’usager se désintéresse de la bib, il n’a qu’à faire de la médiation au lieu de cataloguer, pardi.

    On s’en prend aussi plein la tête parce qu’on est des « experts » dont le rôle sera crucial dans l’évolution des catalogues mais dont l’expertise ne demande en réalité aucune compétence particulière (fusion des catégories B = un ex-assistant niveau bac peut postuler sur un poste d’ex-BAS à bac+2 spécialisé).
    D’ailleurs je me suis rendue compte un jour que quand je rencontrais des collègues bibnum, ou chef de section, ou formation usagers, ou…, je me sentais obligée de préciser « non, mais je ne catalogue presque plus maintenant ». Comme si c’était une tare.

    Bien sûr qu’il faut automatiser un maximum de choses. Bien sûr qu’il faut récupérer un max de données et en produire le moins possible nous-même. Bien sûr que notre temps serait mieux employé à passer du temps en contact avec nos publics.
    Mais dans ma BU, il y a encore des gens qui viennent chercher des docs. Et pour l’instant je n’ai pas de drone pour chercher/trouver/obtenir le doc sans catalogue.

    On veut mettre la charrue avant les boeufs. On y travaille, des équipes de gens a priori compétents planchent dessus. On s’y est mis (trop) tard, mais on avance. Pour l’instant les outils qui remplaceront le travail du catalogueur ne sont pas prêts. Tu le dis toi-même, Sylvain, en parlant de SudocAd. « est-ce que ça ne vaudrait pas le coup d’essayer d’intégrer tout cela »? Bah si, c’est pour ça que SudocAd se poursuit avec Qualinca http://www.abes.fr/Projets-en-cours/Qualinca. Mais c’est un projet. Y’a plus qu’à. Faut qu’on.
    Et quand tout ça sera prêt, les procédures seront d’autant plus efficaces que les données existantes seront bien faites.
    A ce propos, il est intéressant de (re)lire le billet Punktokomo sur le chargement des notices Sudoc dans theses.fr http://punktokomo.abes.fr/2013/05/28/quels-controles-qualite-sur-les-notices-de-theses-en-provenance-du-sudoc/

    La fonction catalogage doit évoluer et prendre moins d’importance. Mais pour moi cette évolution ne doit surtout pas passer par « moi, responsable de la bibliothèque X, j’ai décidé que mes catalogueurs devaient s’en foutre du catalogage (parce qu’à la bibliothèque de Y ils sont assez cons pour corriger tout ça derrière nous et que les données du catalogue commun restent donc exploitables pour tous) ».

    Je le répète, Colodus je trouve ça génial sur le principe. C’est le fonctionnement et le contrôle qualité en amont qu’il faut repenser, pour que ça puisse faire gagner du temps sans induire une baisse importante de la qualité des données du catalogue.

    L’enjeu est un peu plus large que nos usagers d’aujourd’hui qui franchissent encore notre porte. Notre usager il est aussi sur le Web. C’est un internaute. Il googlise. Nos données ne servent pas qu’à faire de jolies notice. A terme elles doivent aussi nous emmener là-bas, chez l’usager/internaute.

  4. 04/12/2013 14:25

    @Marie_Idille : je ne pensais pas par ce billet réveiller le formidable débat « Le catalogage, est-ce bien ou mal ? »
    (et au passage je doute que Twitter soit particulièrement adapté pour le suivre, j’ai un peu de mal à y récupérer un historique cohérent des échanges).
    Personnellement, je m’intéressais juste à Colodus et à la bonne manière de l’exploiter dans un SCD normal qui se soucie réellement de la qualité des données parce qu’il sait qu’elles ont un effet direct sur l’accès aux documents.
    L’ambition était donc bien plus limitée. La résolution du problème soulevé est du coup peut-être plus facilement accessible.

    Donc je retiens que Colodus est surtout adapté pour des chantiers spécifiques :
    Sudoc-PS (ou plus largement : signalement des périodiques), désherbages, etc.
    Ce qui n’est déjà pas anondin.

    Par ailleurs, je ne suis pas persuadé qu’on doive renoncer à exploiter Colodus pour les acquisitions courantes.
    D’abord, j’ai l’impression que ce qui pose problème, ce n’est pas tant la nécessité de visualiser la notice bib intégrale pour être sûr qu’on choisit la bonne notice, mais le constat trop fréquent que quand on la visualise, on se rend compte qu’il faut y modifier plein de choses.
    Bref, le problème d’utilisation de Colodus au quotidien (dans 90% des cas, mettons) n’est pas sur la sélection de la bonne notice, et les infos disponibles dans l’interface suffisent à peu près.

    A partir de là, voici comment, après quelques jours, je suis tenté de voir évoluer le circuit :
    1. par défaut, le catalogueur-exemplarisateur n’utilise que Colodus (et je reviendrai sur ce que ça implique en terme d’évolution d’outils, ou de trucs à bidouiller)
    2. sauf s’il est bloqué à la validation de la notice par les contrôles automatiques Abes, il exemplarise sans vérifier la conformité de notice bib.
    3. à la redescente de la notice dans Aleph, le rapport de chargement effectue les contrôles, quasiment tous automatisables (présence d’un $4 dans les zones 7XX, présence d’un traducteur si c’est une traduction — sauf si c’est un DVD — etc.)
    4. le catalogueur n’intervient qu’après coup dans WinIBW, sur la base de ce rapport de chargement. Au lieu de devoir visualiser a priori l’ensemble des notices.

    Comme je ne suis pas catalogueur, je ne sais pas si c’est tenable, notamment d’un point de vue matériel : il faut que les exemplaires soient encore sous la main, rapidement accessibles, etc.
    Donc à toi (ou à d’autres) de me dire.
    Mais dans le principe, ce contrôle a posteriori sur la base d’un rapport d’ensemble automatique me semble une bonne manière de recentrer les efforts.

  5. Anne-Sophie permalink
    18/12/2013 16:19

    Bonjour Lully,
    Tu en es où des corrections automatisées? Au début, quelque part, nulle part?
    Merci.

  6. 20/12/2013 13:36

    @Anne-Sophie : Mince, j’ai dû me vanter un peu trop fort sans faire gaffe !
    Qu’entends-tu par « corrections automatisées » ? Pour l’instant, on dispose d’un contrôle automatisé de conformité lors des chargements. Mais le processus ne fait qu’afficher un tableau pointant les notices du doigt (avec une analyse du problème), il ne se charge pas encore d’aller corriger les notices déficientes dans WinIBW.
    J’ai promis quelque chose ?

  7. Anne-Sophie permalink
    10/01/2014 12:30

    Je te réponds avec 3 semaines de retard, t’as vu: je suis juste intéressée par ton fameux tableau qui pointe les problèmes avec analyse. Tu peux nous en dire plus? Ou c’est déjà le cas ailleurs sur ton blog?

  8. 13/01/2014 14:06

    @Anne-Sophie : c’est un truc que j’avais déjà décrit dans un billet de mars 2013.
    Depuis, le tableau a été enrichi de nouveaux contrôles, et d’une structuration qui le rend plus lisible, mais le principe est le même :
    le fichier initial du rapport Aleph contient la liste des n° de notices bib. Avec ces n° de notices, on interroge les API Aleph pour ouvrir chaque notice en format Unimarc, et on vérifie la cohérence des champs.
    Quels détails supplémentaires te faudrait-il ?

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