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En bibliothèque, il faut apprendre à faire du social

28/05/2010

Attention, la vidéo ci-dessous ressemble fortement à un spot publicitaire. Elle est au moins idéologique.

Elle est intéressante d’abord parce qu’elle contient tout de même un certain nombre d’informations.

Ensuite parce qu’elle pourrait permettre un sursaut salutaire sur notre problème de contact avec les étudiants.

Nous l’avons déjà entendu ici et là, la vidéo nous le rappelle : cette génération n’utilise pas sa boîte mail.

Je ne parle pas de communication, de valorisation, etc. Je parle là simplement de la bonne manière de leur signaler qu’ils sont en retard, ou que c’est à la BU qu’ils ont oublié leur carte étudiant.

Leur messagerie étudiante, ils ne la consultent pas, elle est surchargée (messages d’informations de leur Université, qu’ils considèrent comme du spam — la première phrase de cette définition leur donne d’ailleurs raison) et renvoie des messages d’erreur, etc.

A voir le mal qu’on a à définir une politique « d’interpellation personnelle » (comment diffuser un message à un utilisateur précis ?), on finirait presque par croire que nos lecteurs ne sont jamais sur Internet.

Pourtant nous savons qu’ils y sont : sur Facebook, sur Twitter, sur tout un tas de sites où nous ne sommes pas. Ce sont des sites qui permettent d’envoyer des messages directs.

Imaginons

Dans ma base de lecteurs, j’ai un champ « Compte Twitter » que le lecteur a pu renseigner (ou pas). Il a aussi décidé de suivre le compte Twitter de la bibliothèque.

S’il est en retard, l’URL suivante est construite par le SIGB :

http://api.twitter.com/1/direct_messages/new.xml?user=id_du_lecteur&text=Vous auriez dû rendre Guerre et Paix hier.

C’est une utilisation simple des API Twitter : en envoyant cette URL, on envoie un message privé (DM) au lecteur.

Évidemment, cette manipulation est automatisée, et appliquée à tous les comptes Twitter des lecteurs en retard.

Les mêmes possibilités (via des API) existent avec Facebook et un nombre considérable de services sociaux. Ce qu’il faut « simplement », c’est :

  • leur signaler qu’ils peuvent indiquer, au choix, leur identifiant Facebook, ou Twitter, ou autre, sur le site web de la bibliothèque.
  • que le SIGB puisse stocker ces informations pour les exploiter, et connaître (avec mises à jour) les API de ces différents sites, afin de savoir comment structurer les URL en question.

Notez que la bibliothèque peut avoir deux comptes Twitter, un pour la diffusion d’informations générales, et un autre ne servant qu’à envoyer des messages directs. L’usager peut ainsi décider de suivre le second, sans pour autant s’abonner au premier.

Une question : si le lecteur a indiqué son identifiant Twitter, mais ne « follow » pas la bibliothèque, celle-ci ne peut pas lui envoyer de message privé. Est-il illégal alors de lui envoyer un message public, très laconique (du genre « Vous avez un retard dans vos prêts ») ? Est-ce risqué en terme d’image du service ?

Messages privés ou application dédiée ?

En alternative aux messages privés, la bibliothèque peut évidemment proposer une application (de type widget) pour chacun de ces sites sociaux.

En réalité, les SIGB sont techniquement beaucoup plus proches de cette dernière solution : un très grand nombre de SIGB fournit désormais des API qui permettraient aux lecteurs de consulter leur compte depuis Nevtibes ou Facebook.

Mais :

  1. soit nous n’avons pas le temps pour les développer
  2. soit nous n’en avons pas les compétences techniques

Pourtant nous demandons dans nos cahiers des charges que le SIGB sache envoyer des mails. Que n’intégrons-nous aussi dans les cahiers des charges le développement, par le prestataire, de ces quelques applications à partir des API qu’ils savent, eux, manipuler ?

PS

Certes, une autre solution sans doute plus simple et efficace serait les SMS. Pour cela, il faut un budget, un marché.

Ce n’est pas exclusif, tout cela : il faudrait que les SIGB nous laissent le choix, ou mieux encore, que nous puissions laisser ce choix aux lecteurs.

6 commentaires
  1. 29/05/2010 10:25

    Je viens tout juste de demander à mon SIGB de m’aider à créer une appli Facebook pour le catalogue: réponse : pas prévu dans les développements!!!
    argggh pourquoi les bibs ont toujours 10 ans de retard sur les usages!!!!

  2. 29/05/2010 13:25

    @cyrz : les premières bibliothèques qui en font la demande ne seront sans doute pas servies, cela ne m’étonne pas.
    Ce qui fait évoluer les éditeurs de SIGB, c’est
    1. que la demande soit récurrente, voire systématique, dans les cahiers des charges
    2. que faute de solution propriétaire, les bib se tournent vers les logiciels libres plus réactifs pour développer ce genre de petites fonctionnalités.
    Vous avez construit la première marche. Combien d’autres en faudra-t-il pour que le premier éditeur pense à intégrer cette fonction dans son offre ? Je l’ignore. Mais il est évident que la demande, c’est à nous de la construire, les éditeurs ne vont pas l’anticiper.

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