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Coupure publicitaire

16/02/2010

Ennemi de la mercatique, passe ton chemin, sinon tu vas t’énerver.

Récemment est paru dans Le Monde un article intitulé « L’imagination nécessaire des musées de province ». J’en retiens une phrase en particulier, qui peut tout aussi bien s’appliquer aux bibliothèques :

Pour être visible, un musée ne peut se contenter de montrer sa collection, aussi intéressante soit-elle. Il faut créer un événement.

Créer un événement en bibliothèque, ce peut être bien sûr faire venir un auteur, organiser une exposition, proposer une formation. Ce peut aussi être faire vivre l’existant, mettre en mouvement ce qui est permanent, habituel. Collections (imprimées et électroniques), services (prêt d’ordinateur portable, prêt navette, et même prêt tout court, etc.), autant de matière à valorisation ponctuelle sous forme de campagnes publicitaires.

En bibliothèque nous ne sommes pas très doués pour le marketing, il me semble. Pour faire émerger des idées, pourquoi ne pas observer ce qui se fait ailleurs ? Quelles formes prend la publicité, chez les autres (entendez par là : dans le privé, chez les capitalistes, en enfer) ?

Chez les capitalistes

Si j’observe autour de moi ce qui se fait en matière de marketing, je remarque l’utilisation d’une multitude de supports.

Dans les restaurants et cafés, on trouve fréquemment sur les tables des présentoirs en plastique ou en carton pour promouvoir certains produits, les vins du mois, le plat du jour, etc.

Les boutiques utilisent bien entendu leur vitrine comme premier support, avec notamment la vitrauphanie, ou la suspension de bâches/kakemonos. La vitrauphanie, c’est ces autocollants qui recouvrent parfois les vitrines, comme celles de cet opticien par exemple. Il s’agit parfois de tout un décor, comme ici, ou simplement d’un slogan (par exemple, chez ce même commerçant, sur l’autre vitrine : « Partez sans payer ! »).

Nos fournisseurs de ressources en ligne et autres prestataires nous achètent à coup de goodies, du mug au calendrier, en passant par le sac à dos (ha ha, vous l’avez pas celui-là, vous êtes jaloux hein).

Et si on s’en inspirait ?

Les services de la bibliothèque pourraient faire l’objet de campagnes ciblées, sur quelques semaines de l’année. Par exemple, au mois de mars, on consacre quelques jours à la promotion du service de renouvellement des prêts en ligne. Pour cela, on peut imaginer l’impression d’un signet spécifique, inséré dans les livres au moment du prêt, et pourquoi pas l’utilisation de ces présentoirs de table dont je parlais plus haut, qui ne coûtent que quelques euros. En plastique, ils existent en plusieurs formats (ma préférence va au A6). Réutilisables à volonté, ils serviront aussi pour les campagnes de valorisation des autres services.

Vous menez une enquête de satisfaction, et vous voulez la promouvoir auprès de votre public ? Vous avez mené une enquête de satisfaction, et vous voulez communiquer sur ses résultats auprès de votre public ? Un totem disposé dans le hall de la bibliothèque peut être un bon support (non je ne parle pas d’un totem indien, mais de ça).

Et nos ressources électroniques, que nous aimerions voir plus utilisées parce qu’elles nous coûtent les yeux de la tête, que pouvons-nous imaginer pour elles ? Bien sûr, là, tout dépend du type d’établissement : dans une bibliothèque monodisciplinaire, on cible une ressource en particulier ; dans une bibliothèque pluridisciplinaire, on peut peut-être procéder par valorisation d’une thématique. Un affichage ponctuel (parce que rappelez-vous, les affiches qui font partie du décor ne sont pas vues et donc ne servent à rien) et réfléchi, mais pourquoi pas également des initiatives plus fantaisistes, comme par exemple la création d’une « carte des ressources en ligne », sur le modèle des cartes et menus de nos amis cafetiers et restaurateurs (vous trouvez que je délire ? peut-être ; moi je l’aime bien, cette idée).

Tout ça, c’est ce qu’on appelle de la PLV dans le privé : de la publicité sur le lieu de vente. Et si en plus on sortait du lieu de vente, pour faire de la PHM, publicité hors les murs ? (non ne cherchez pas, la « PHM » c’est une invention de ma part). L’ami eso62 suggérait dans un commentaire l’utilisation d’endroits stratégiques tels que le RU, avec par exemple l’impression de sets à disposer sur les plateaux. Quelle bonne idée ! Et si je vous parle de gobelets imprimés pour les machines à café, et de pas autocollants qui mènent du RU à la bibliothèque, vous trouvez que je vais vraiment trop loin ? 😉

(Je me retiens alors de vous parler de mon idée de calendrier thématique à destination des enseignants, avec un service ou base de donnée par mois …)

Et vous, quelles idées délirantes de support publicitaire vous traversent l’esprit, en ce moment ?

6 commentaires
  1. Collange permalink
    17/02/2010 15:36

    Je pense à la création de sac cabas avec le nom de la bibliothèque et son logo, par exemple. Il serait remis lors de l’inscription (ou de la réinscription) pour éviter d’en distribuer plusieurs à la même personne. Les usagers l’utiliseront pour transporter leurs documents, ou même pour faire leurs courses. De cette manière, cela deviendrai une « publicité hors les murs » 😉 .

  2. Stéphanie permalink
    17/02/2010 15:46

    oui, très bonne idée je trouve, observée dans d’autres bibliothèques (la BM de Bourges, par exemple, avec des sacs en lin portant logo de la bibliothèque).

  3. 17/02/2010 22:14

    Concernant les pas sur le sol, j’avais pensé qu’il devait être possible d’en faire usage au sein même de la bibliothèque, pour conduire le lecteur vers chacun des grands rayons disciplinaires.
    Mais c’est de la signalétique, pas de la communication.
    Une bibliothèque l’a-t-elle déjà fait ?

    A Jussieu, cet usage au niveau de l’Université avait un caractère très événementiel : les pas conduisaient vers la salle où se tenait tel concours, tel colloque. Avec une durée de vie limitée.

    Ce genre d’action de la part de la bibliothèque doit donc être très concerté avec sa tutelle.

  4. 02/03/2010 19:56

    Quand j’étais petit, ma bibliothèque municipale donnait des sacs plastiques (le développement durable n’existait pas encore) à ses couleurs. J’ai toujours cru que c’était normal, répandu, voire universel : la FNAC le faisait elle aussi, après tout. C’est pas le cas ?

    Sinon, oui, faut reconnaître que les entreprises commerciales sont parfois assez fortes pour attirer le chaland, le faire se sentir à l’aise dans le lieu de vente, lui donner envie de rester, de s’y promener, d’y revenir, de découvrir leurs nouveautés et promotions. En fait, c’est leur boulot, et ils consacrent pas mal d’énergie à (ré)inventer des concepts. Pourquoi, effectivement, ne pas leur piquer sans vergogne. Puisqu’on recherche les mêmes buts : attractivité et fidélisation, même si je me demande parfois pourquoi…

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