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En 2010, la bibliothèque communique (mais il faut voir comment)

12/01/2010

C’était devenu trop grand, ici, pour une personne. Bibliothèques [reloaded] héberge donc désormais aussi Stéphanie, aimable et enjouée collègue, « libre dans sa pensée autant que dans ses actes ».


Connaissez-vous Booklet Creator, ce service en ligne qui permet de transformer n’importe quel document pdf de plusieurs pages en un livret au format de votre choix ? Non ? Eh bien voilà, maintenant vous connaissez.

Bon, d’accord, je développe un peu, même si l’outil n’est pas nouveau et que d’autres l’ont déjà présenté en leur temps.

On peut difficilement faire plus simple : un fichier d’entrée au format pdf, un bouton « create booklet », et voilà, le tour est joué, on obtient un beau livret, ne reste qu’à l’imprimer et à le plier.  Cet outil est gratuit si on s’en tient à un usage en ligne (a priori toutes les bibliothèques ont accès à internet aujourd’hui, n’est-ce pas ? donc cela devrait suffire).

Ceci étant dit, on s’abstiendra désormais (allez, pour me faire plaisir) de concevoir un quatre pages A5 en utilisant un document texte au format paysage structuré en deux colonnes. De sorte qu’on évitera deux écueils :

  • une horrible mise en page sans marge au niveau de la pliure
  • d’horribles maux de tête induits par le découpage et la redisposition des pages pour une impression adéquate.

Booklet Creator s’occupe de tout : vous fournissez le pdf, il met les pages dans le bon ordre et au bon format.

Où veux-je en venir ?

Si l’idée d’un personnel dévolu aux missions de communication commence à faire son chemin, toutes les bibliothèques ne disposent pas en interne des compétences minimales en PAO. Il est parfois difficile d’externaliser le travail, pour des raisons souvent plus humaines que budgétaires (oui, même lorsqu’il s’agit d' »externaliser en interne », en coopérant avec le service communication ou l’imprimerie de l’Université), et on doit alors faire avec les moyens du bord.

Mais de grâce, tâchons au moins de produire des supports corrects, qui ne semblent pas être le fruit d’un atelier de travaux manuels.

Ce n’est pas parce qu’on travaille avec un simple traitement de texte qu’on doit bâcler la forme, ne pas réfléchir au choix des polices, des couleurs (parce que bien sûr un document qui se veut promotionnel n’est pas en noir et blanc, cela va de soi … ah mince, on me dit dans l’oreillette que non), de la qualité du papier, etc.

Et encore. Je ne parle que de la forme. Et pourtant : il y aurait à dire aussi sur les contenus, tant il est manifeste que certains supports n’atteindront jamais leur objectif, faute de concision, de choix des formules, de prise en compte du public cible.

Oserai-je dire le mot ?

Matériel « promotionnel », « objectif », « public cible », oui, c’est bien de marketing dont il est question (horreur ! sors de ce corps de fonctionnaire, démon du capitalisme consumériste !). Quoi, « marketing », ce n’est pas un gros mot que je sache (vous préférez mercatique peut-être ? 😉 ). Pourquoi l’usage-même du terme est-il toujours objet de controverses dans le petit monde des bibliothèques universitaires françaises, quand sa pratique bibliothéconomique ne fait ailleurs l’objet d’aucune polémique ?

En France, on préfère s’en tenir à un vocabulaire plus politiquement correct : communication, médiation (très très en vogue celui-ci), et feindre d’ignorer que le marketing n’est pas qu’une vaste fumisterie, mais bien un ensemble de techniques qui ne s’improvisent pas et qui mérite qu’on s’y attarde si on espère communiquer efficacement.

A ma connaissance la formation initiale des bibliothécaires ne comprend aucun cours relatif à la communication. Il semble que celle des conservateurs en propose de manière optionnelle. Il serait peut-être temps que les deux intègrent des initiations à la manipulation de logiciels de PAO et de traitement de l’image, ainsi que des des cours obligatoires sur les théories de la communication et de la réception.

13 commentaires
  1. Moutonjoyeux permalink
    12/01/2010 09:11

    Je souscris entièrement à ces propos! Oui aux supports « appétissants » (et pas des bibliographies en Courrier new sorties tout droit du SIGB)! Oui à un style moins administratif, plus clair, plus explicite! Oui à une formation à des logiciels de PAO et traitement de l’image pour les bibliothécaires et conservateurs de bibliothèques!

    Et bravo pour ce premier billet.

    PS: je confirme, Booklet Creator c’est vraiment pas sorcier

  2. 12/01/2010 09:34

    Je souscris à 100% à ton billet.

    Pour le IFLA Marketing Award, Angers avait participé en 2009 avec la campagne « Vous préfèreriez Georges Clooney ? ». Pas retenu malheureusement. Les campagnes lauréates concernent souvent des grosses campagnes de com’ et souvent dans les BM. On se tâte pour participer de nouveau cette année, ça demande pas mal de travail.

  3. marie H permalink
    12/01/2010 12:28

    Moi, j’aime bien mercatique, dommage qu’il ne soit pas entré dans les habitudes.
    Assez d’accord avec ce billet, j’essaierai ce service.
    Mais une question m’assaille : pourquoi Nelly Oleson ? Parce que ses parents sont épiciers (rapport au marketing) ?
    souvenirs, souvenirs ….

  4. Stéphanie permalink
    12/01/2010 13:57

    @MH : oui, pour cette raison, quoi d’autre sinon ? 😉

  5. 12/01/2010 16:10

    Je dis ça je dis rien mais les bibliographies de la médiathèque du Val d’Europe, elle avaient quand même de la gueule. 🙂 http://fr.calameo.com/accounts/6162

  6. Stéphanie permalink
    12/01/2010 16:19

    @Bibliobsession : c’est ton oeuvre ? (je parle du graphisme)
    J’aimerais bien des exemples de ce genre émanant de BU, si quelqu’un a.

  7. 12/01/2010 16:20

    Nan pas moi, une graphiste talentueuse en interne.

  8. Céline permalink
    14/01/2010 11:27

    A l’IUT de Nancy (filière « métiers du livre » d’où je sors..par exemple) des cours de PAO et de communication sont proposés. Très efficaces et très interessants! Tout n’est donc pas perdu 😉

  9. Bibliophage.ab permalink
    15/01/2010 13:01

    A l’IUT de Grenoble (où je suis en licence pro BDAN, acronyme barbare signifiant « Bibliothèques, Documentation et Archives Numériques »), nous avons des cours de marketing, de publication de contenus en ligne, de théories de l’info-com, de culture graphique, des initiations à des logiciels comme GIMP et Photoshop… ce qui peut permettre ensuite, je pense, de bidouiller même en interne des documents de communication un tant soit peu attractifs ! Et il me semble que ce type de cours commence à être vraiment présent dans les formations professionnelles (notamment DUT Métiers de Livre). Un espoir pour les prochaines générations ? 😉

  10. Stéphanie permalink
    15/01/2010 13:14

    @Céline et Bibliophage : voilà qui est rassurant. Comment se fait-il alors que ce genre de formations pratiques soit négligé à l’Enssib ? Je me demande comment on conçoit là-bas le travail d’un bibliothécaire ou d’un conservateur. Les cadres sont-ils supposés n’être que purs esprits ?

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